Propagande négationniste en Iran
Lundi 11 et mardi 12 décembre dernier, une conférence ouvertement négationnisme en vue de contester la réalité de la Shoah, s’est déroulé à Téhéran, avec l’appui de l’autorité iranienne. A l’heure où la question de la pénalisation du négationnisme fait débat, cet événement insupportable pour tout défenseur des droits de l’Homme, révèle encore une fois combien le négationnisme peut-être dangereux, machiavélique, et en totale opposition avec les principes élémentaires en matière de justice et de dignité humaine. Lors de cette conférence, les plus grands négationnistes du monde entier comme Robert Faurisson et Georges Thiel, condamnés par la justice française, l’Américain David Duke, ex-dirigeant du Ku Klux Klan de Louisiane, ou encore l’Australien Fredrick Troeben qui fut détenu en Allemagne, pour incitation à la haine raciale, s’étaient réunis pour débattre entre autres des thèmes suivants : « Antisémitisme européen et émergence du sionisme » ; « Nazisme et sionisme : coopération ou hostilité » ; « Point de vue révisionniste » ; « Chambre à gaz : négation ou confirmation ». Lors des débats, il a ni plus ni moins été révélé (si on peut appeler cela révéler) que les chambres à gaz étaient « un mensonge absolu » et que l’Holocauste était « un mythe ».
Le négationnisme, ou l’art d’instaurer dans la mémoire collective une amnésie artificielle au sujet d’un crime de génocide, se matérialise la plupart du temps par ces types de remise en cause par l’utilisation de la théorie du doute. Relativisation des évènements pour remettre en cause leur porté criminelle, rationalisation de l’ampleur du processus d’extermination systématique afin de contester la planification caractérisant l’œuvre génocidaire, ou encore banalisation de l’acte par l’emploi de comparaisons grotesques dans le but de vulgariser et de dénaturer l’aspect suprême du crime de génocide, sont les principales armes employées dans le cadre de la stratégie négationniste. De surcroît, le négationnisme est la phase terminale du génocide en ce qu’il pérennise l’acte par son déni. Il donne un caractère intemporel au crime et cultive l’antisémitisme bouillonnant des négateurs, de même que la haine du peuple juif avait motivé le régime nazi à entreprendre l’élaboration de ce qui fut présenté comme la Solution Finale.
La tenue de personnalité française renforce bien évidemment la nécessité de condamner le négationnisme des génocides avérés, comme le sont l’Holocauste et le Génocide arménien. Il est indéniable que la France ne peut rester passive face à de tels évènements portant ouvertement atteinte à la dignité, non seulement du peuple juif mais de toute l’Humanité concernée et bouleversée par cet Holocauste, ainsi qu’à la préservation de l’Egalité entre les peuples dont l’antisémitisme est un outrage permanent. La France – et a plus haute échelle l’Europe – se doit d’être le dépositaire de ces valeurs, que le peuple souverain a régi en principe supérieur au cœur de la Constitution. Plus que jamais, les Etats démocratiques doivent agir et combattre de manière effective le négationnisme actif mené à l’encontre de la Shoah et du Génocide arménien pour que plus jamais ce type de pseudo-conférence ne se renouvelle à l’avenir.