Le dialogue bilatéral: un réel danger

Publié le par Jules BOYADJIAN

Avec la perspective d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, un problème se pose pour le gouvernement d'Ankara. Comment pousser la porte de l'UE, sans reconnaître le génocide arménien, bien qu'il s'agisse d'une question déterminante aux yeux de la communauté européenne? Le gouvernement turc a finalement trouvé une solution à ce problème apparemment très compliqué.

 

Depuis de nombreuses années, la diplomatie turque propose de créer une commission mixte paritaire turco-arménienne, qui regrouperait des Universitaires de ces deux Etats, chargée de résoudre la question de 1915. Bien évidemment, les Historiens, téléguidés par le gouvernement turc, pourraient aisément alimenter éternellement le débat de documents falsifiés par Ankara, le temps que cette question meurt dans les profondeurs de l'oublie. Conscient de ce risque, l'Etat arménien a toujours refusé cette proposition en demandant au contraire une commission intergouvernementale, à laquelle l'Etat turc s'est toujours opposé.

 

C'est effectivement un moyen de résoudre le problème difficile posé à la Turquie, car cette demande permet au gouvernement turc de paraître ouvert au dialogue à la différence des Arméniens qui s'y opposeraient (ironie!). Mais surtout, par ce procédé, la Turquie exclue d'autres Etats à la participation de la résolution de cette question, en confinant ce sujet aux relations bilatérales entre la Turquie et l'Arménie. Sans oubliez évidemment que si cette question devenait uniquement un enjeu bilatéral, la puissance de la Turquie étoufferait toute revendication arménienne, même si elle était portée avec la conscience de la vérité et la force du droit.

 

C'est pourquoi à ce sujet - comme dans toutes les questions relatives aux génocides, et autres Crimes de Masse - les puissances internationales, fondées sur la démocratie, doivent intervenir, en mettant de côté la Realpolitik au profit de la victoire de la Justice au profit de l'Humanité.

Publié dans Négationnisme

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Y
A noter que dans sa proposition en réponse au premier ministre Turc, l'Arménie a proposer une commission intergouvernementale comme tu le dis, avec pour mission de règler tous les problèmes entre ces deux pays.<br /> Cette commission devait entre autre règler le problème du blocus qu'impose la Turquie à l'Arménie, celui de l'eau (la Turquie, par des barages bloc l'eau allant vers l'Arménie et l'Iran), ainsi que tous les problèmes liés à la paix dans la région.<br /> La Turquie a refusé cette proposition.<br /> Etablir une commission d'historien Arméniens et Turcs, visant à règler "le probème" du génocide Arménien est une manière d'ethniciser ce problème hautement Universel que constitue un crime contre l'Humanité.<br /> En matière de crime contre l'Humanité il n'est pas seulement question d'Histoire et d'Historien (qui ont par ailleur incontestablement établis le caractère génocidaire des évenements de 1915), mais aussi de Justice.<br /> Je me permet également de relever, que la dernière fois qu'un gouvernement a voulu règler "le problème" arménien, cela s'est terminé par un génocide. D'où le rôle primordiale que la communauté Internationnale doit jouer en cette matière pour ne pas renvoyer face à ace un bourreau (l'Etat Turc) et sa victime.
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